Lizzie – quatrième époque

L’affaire des photographies nécessite le concours de Lizzie, qui part en mission au début du xxie siècle avec le cadet Charlus. Direction : une librairie où l’album original se trouverait. Entre les rangées de livres, les protagonistes font cependant de déconcertantes découvertes…

Lizzie !
Lizzie !

Extrait :

— Non, je suis bien avec toi et j’ai prévenu Joseph. Mais je m’inquiète, c’est tout ! », répliqua Chantal avec un sourire timide.
Les deux femmes étaient étendues, face à face, chaleur contre chaleur. Les regards s’embuèrent subitement quand leurs lèvres se joignirent. Leur baiser fut long et passionné, mais Lizzie était absorbée par d’autres pensées. Les amours saphiques n’avaient pas sa préférence, même si elle avait enjôlé la libraire sans vraiment savoir pourquoi. Une soirée sans doute trop arrosée, alors que la sous-colonelle Lizzie Stromb désirait comprendre pourquoi une Parisienne d’une vingtaine d’années de plus qu’elle vivant en ces temps reculés lui ressemblait comme deux gouttes d’eau. Elle la questionna à propos de sa famille, ses enfants, mais les réponses étaient toutes négatives. Chantal n’avait que Joseph Pellegrini dans son entourage proche et peu de souvenirs. Elle s’était faite très discrète au sujet de son passé comme si elle tentait de dissimuler une blessure trop cruelle pour être dévoilée à une inconnue devant un verre de Châteauneuf-du-Pape capiteux qui montait très vite à la tête. La conversation dévia rapidement, les jambes s’entrelacèrent et les mains s’aventurèrent dans les ombres et les creux de chairs musquées. Lizzie, peu habituée à la rudesse des vins de cette époque — le xxxiie siècle ne tolérait pas de boissons titrées à plus de quatre degrés d’alcool —, oublia son peu d’appétit pour les filles et se jeta sous la table. La nappe masquait la scène. Elle ouvrit les cuisses de Chantal trop grisée pour refuser l’hommage.
Elles quittèrent l’établissement enlacées étroitement sous les regards effarés des consommateurs enivrés.
Lizzie continua sa dégustation sur la banquette arrière de la voiture de Chantal. Nonobstant la position inconfortable, celle-ci apprécia à sa juste mesure les attouchements sensuels que lui prodiguait sa cadette. Elle enserrait le cou de celle-ci entre ses jambes dépliées, puis poussait du talon la passionnée qui œuvrait des doigts entre ses lèvres brûlantes. Langue et phalanges prenaient part au festin et se régalaient des flux qui coulaient en flots ininterrompus de la fente évasée ou plongeaient plus avant entre les nymphes. La libraire, au comble de la félicité, retenait ses cris, mais la montée violente du plaisir eut raison du vernis de réserve. Il craquela tandis que des piques suaves aiguillonnaient chaque parcelle de son corps. Elle sentit une chaleur intense partir de son bas-ventre et le rugissement qu’elle émit malgré sa pondération habituelle résonna longtemps dans l’habitacle étroit. Quelques passants, surpris, sursautèrent légèrement en passant près du véhicule ; par bonheur, les vitres opacifiées par de la buée cachaient au monde l’étreinte et la moralité fut sauve.
La joute continua dans une chambre d’hôtel, terrain neutre, car Chantal refusa l’accès de son appartement à son amante, arguant que Joseph ne comprendrait pas. Le prénom, mentalement traduit par Lizzie en italien, la fit tressaillir. Elle ressentit instantanément des rais de désir qui vrillèrent son bassin. Elle profita de la bouche de l’aînée sans arrêter d’imaginer la queue magistrale du comte Pellegrini, celui qu’elle avait rencontré au xviiie siècle. C’était le même homme, il n’y avait aucun doute. Par quel miracle ?

le Sosie de Lizzie, sexploratrice du temps, est disponible chez tous les libraires numériques, et notamment ici :

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